Ce mercredi j'arrive tôt sur "mon" secteur de brame. Il ne fait pas encore vraiment jour, mais il ne fait déjà plus tout à fait nuit. J'éteins la frontale et progresse en silence. Je suis sur le point de quitter le chemin pour descendre rejoindre mes affûts dans la forêt, lorsque j'entends bramer à quelques centaines de mètres, et surtout largement au-dessus des premiers arbres. Celui-là est encore en terrain découvert, dans un cadre assez joli. Je tente le coup. Je pose le sac, enfile la veste de camouflage et commence une approche furtive. Résultat: une photo assez réussie, au 1/60 sec, ouverture f/4, à main levée. Dans les 10 minutes suivantes, c'est une biche et son jeune faon qui viennent compléter le tableau, dans les mêmes conditions de lumière et avec les mêmes réglages.
Je remonte chercher mon sac, et retourne sur mes coins habituels, dans la forêt. Les feuilles mortes qui jonchent le sol rendent tout déplacement beaucoup trop bruyant et compliqué. Les affûts que j'ai construit (un peu trop rapidement) pendant l'été me semblent mal placés: les grands mâles brament à 500 ou 600 m de distance, là où la forêt est tellement dense qu'il faudrait que je m'approche à moins de 100 m (voir à moins de 50 m) pour arriver à les apercevoir. C'est mission impossible. Je ne ferai donc aucune autre photo de toute la journée, hormis un petit paysage du soir.
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