Qu'est ce que ça fait du bien !!
Certes la victoire n'est pas encore totale, car il reste encore de nombreux dépôts d'avalanches, même dans des versants sud, qui rendent pénible la progression en VTT, par exemple dès la première rampe au-dessus des chalets des Ayères, à 1700 mètres. Et pour rejoindre le refuge d'Anterne, à partir de 1970 m, il faut laisser le vélo et continuer à pied. Le lac de Pormenaz est encore presque totalement "enneigé" même si la "banquise" est beaucoup plus mince et va bientôt disparaître.
Malgré cette présence encore importante de la neige à une altitude assez modeste, la fonte est maintenant importante et rapide: les ponts de neige sur les ruisseaux sont très minces et fragiles, parfois l'eau court à l'air libre et c'est un réel plaisir de voir se former les premiers méandres. L'eau coule partout: sous la neige le plus souvent, mais aussi parfois sur la neige, elle déborde ! C'est la période de la débâcle, qui charriait d'énormes blocs de glace sur le Yukon, dans les romans de Jack London.
Sur le plan photographique, la coïncidence est étonnante, mais cette période marque pour moi la fin de la disette, terminée la période des vaches maigres !
Cela peut paraître incroyable, mais alors que cet hiver je n'ai réussi que très peu de photos d'animaux dans la neige, hormis un ou deux bouquetins et chamois (mais pas d'hermine, pas de renard, aucun lagopède, à peine un demi-tétras !), c'est au 15 juin que je ramène quelques belles images "sur fond blanc": des images prises à 1950 m dans un versant nord. Les bestioles en question ne sont absolument pas des "emblèmes" de la montagne, elles n'ont pas la majesté de l'aigle royal, la puissance du bouquetin, l'agilité du chamois, elles ne paradent pas comme le tétras lyre, elles ne changent pas de couleur au fil des saisons comme le lièvre variable ou le lagopède, et pourtant elles aussi ont passé l'hiver là haut, sous la neige, elles ont résisté plus de six mois, jusqu'à cette mi-juin, et maintenant, la première urgence c'est la reproduction ! Je vous présente donc aujourd'hui quelques images du réveil des grenouilles rousses (dans la neige) !
Ce sont des images qui présentent un très fort contraste de luminosité, la couleur des grenouilles étant plutôt sombre. J'ai donc sur-exposé fortement (de + 1,3 à +2 IL) , dès la prise de vue afin de donner ce qu'on appelle un effet "high-key" et d'avoir des grenouilles exposées correctement (et pas juste une silhouette toute noire). A noter, qu'à l'arrière plan, la neige a parfois été rougie voire carrément noircie par je ne sais quel phénomène (réel, pas photographique) !
Autre petit "miracle" du jour: en marchant, vers 1850 m, mes yeux sont tombés sur un drôle de papillon, pas très beau, mais un peu particulier: c'est un papillon de nuit ! Il s'agit d'un petit paon de nuit (Eudia pavonia), un mâle, reconnaissable à ses antennes "pectinées".
Écrire commentaire