Je déteste le mois de juin ! Même en réglant le réveil sur 5h15, impossible de partir avant l'aube. Le photographe de juin doit être insomniaque !
Mais bon, ce samedi 23 juin, me voilà parti, pas trop tard tout de même, en direction du refuge d'Anterne. Les derniers névés qui subsistaient encore sur le chemin ont été "ouverts" à la pelle mécanique, afin de permettre un passage facile pour les randonneurs. Randonneurs dont certains parcourent déjà le GR5: je me demande si la pelle mécanique est montée jusqu'au col du Brévent !!?? Enfin bref, le refuge d'Anterne est ouvert et complètement accessible, et il a été ravitaillé en hélico il y a quelques semaines déjà. C'est beau le commerce en montagne !
En arrivant au Laouchet, j'entends comme un bruit de petite moto, ou de mobylette. Je me dis que décidément, il va falloir aller loin et haut pour avoir un peu de tranquillité !! Mais en écoutant mieux et en écarquillant bien les yeux, ce n'était pas un engin motorisé. Sur (et aussi sous) la neige qui recouvre encore le Laouchet, des dizaines de grenouilles donnent de la voix.
J'ai passé deux heures à les photographier, de 8h08 à 10h18, la plupart du temps couché sur la neige, sans autre protection qu'un T-shirt et une petite polaire
légère. Au début ça va, le soleil est déjà bien présent. Mais progressivement l'eau imprègne les vêtements et le petit bisolet se fait sentir. A 1950 m, la température n'atteint sans doute pas
les 20° (il y avait 7° au parking à 7h). Si bien que je finis par grelotter. La pause s'impose.
Je n'irai pas plus loin aujourd'hui, pas de tour de Pormenaz, seulement une redescente avec le seul frein avant: la durite du frein arrière est fendue et elle fuit.
Sur le plan photographique, le ciel limpide sans aucun voile nuageux et le soleil vif m'ont beaucoup gêné. La surexposition à +2 IL qui était assez judicieuse samedi dernier, s'est avérée excessive aujourd'hui: en effet il y a toujours un petit film liquide qui recouvre la peau des grenouilles, et dès que le moindre rayon de soleil frappe cette pellicule d'eau, ça brille !! J'ai donc beaucoup joué avec les curseurs du logiciel pour récupérer le coup.
J'ai deux images de grenouilles en plein bond: la première avec une vitesse d'obturation au 1/1000 sec. à peine suffisante, la netteté n'est pas absolument parfaite, sur un saut latéral de la gauche vers la droite. La profondeur de champ est correcte avec une ouverture à f/4.5 (fermée d'un cran). La deuxième: 1/2000 sec, ça va. Cette fois elle saute face à moi, dans ma direction, et ce qui n'est pas tout à fait bon, c'est la zone de netteté. Normale, avec la pleine ouverture (f/4), la profondeur de champ est très (trop) réduite, même pour une petite bestiole comme une grenouille. Bref, j'aurais dû fermer encore un peu (à f/5 ou f/5.6 par exemple) et garder la vitesse à 1/2000 sec, quitte à faire monter les ISOs.
La "photo de groupe" en ouverture n'est là que pour montrer la densité de grenouilles au mètre carré ! On en voit 12 ou 13 sur l'image, mais il y en a d'autres cachées dans l'herbe.
Ensuite défilent les portraits de grenouilles sur la glace (qui présente souvent de jolis dessins mas la colorimétrie pose problème, la glace c'est bleu !!) puis sur la neige (fond blanc plus simple à gérer, plus sobre, mais moins "graphique").
Les œufs des grenouilles flottent généralement dans une flaque ou une petite mare où l'eau est souvent saumâtre et les œufs semblent marrons. En fait pas du tout. J'ai réussi à en trouver un petit tas qui reposait à l'air libre (mais protégé du soleil par un "toit" de neige (combien de jours tiendra ce toit ??): très photogénique, et peut-être intéressant pour un biologiste ... car on voit bien l'embryon dans sa "gélatine".
BONUS: 3 photos de tritons alpestres:
qui traînaient au milieu des grenouilles. Difficiles à photographier car ils sortent rarement de l'eau, et du fait de leur petite taille, ils sont souvent cachés par les herbes.
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