Le monde d'en haut n'a pas disparu !!!

Aucune publication depuis fin janvier ! Incroyable ! Jamais je n'étais resté aussi longtemps sans publier.

Il y a d'abord eu la casse d'une pièce de mon trépied. Puis le confinement obligatoire. Et puis, à la "libération" la première urgence a été de retourner courir, de reprendre l'entrainement. Et c'est seulement après plusieurs séances, dont une grosse de presque 30 km (et 2400 D+) en moins de 5 heures, que j'ai dépoussiéré mon appareil photo !

Tout d'abord voici la série "hivernale" que j'avais débutée en février, et jamais achevée: une petite troupe de chamois, assez lointaine, et une pleine lune, beaucoup moins farouche que Rupicapra Rupicapra ! 

Ensuite, ce printemps, j'ai enchaîné plusieurs séances d'affût, entre le 22 mai et le 1er juin. Une reprise laborieuse, avec des choix de lieu d'observation pas du tout pertinents au début. Puis j'ai repris mes marques "habituelles", et les animaux m'ont donné quelques jolies images, même si le faon et sa mère sont restés assez haut dans la pente, à une grosse centaine de mètres, et même si le cabri (de chamois) me tournait un peu le dos. Tous deux sont très jeunes et restent collés à leur mère, enfin, presque tout le temps !

Et puis la chance m'a souri. J'en avais repéré une ou deux, aux jumelles, en janvier, dans un versant sud, donc je savais que ces oiseaux étaient présents sur les pentes de ce vallon, mais où exactement ??? Même si Gainsbourg me susurre ses indications "Sous le soleil, exactement, pas à côté, pas n'importe où, sous le soleil sous le soleil, exactement, juste en-dessous", le champ d'investigation reste vaste. L'INPN me dit qu'elle affectionne " les reliefs accidentés aux sols secs ou rocailleux couverts d’une végétation herbacée basse. ...  Ses milieux préférés sont les pelouses parsemées de rochers et d’arbrisseaux nains situées sur des versants bien exposés, à pente moyenne ou forte. ... Elle chante surtout à l'aube et au crépuscule, un chant sonore, rythmé et grinçant. On l'entend fréquemment d'avril à fin juin, occasionnellement en été et en automne, rarement en hiver".

En clair, courir après cet oiseau, c'est comme chercher une aiguille dans une meule de beaufort (ou de foin, me souffle-t-on dans mon oreillette). Donc, en ce 25 mai, je cherche surtout à assurer le coup avec les biches et les chamois. Me voilà donc assis sous un bosquet de vernes, en pleine pente, une pente recouverte d'une herbe pas bien haute et semée de cailloux. Assis dans la pente donc, et les cervicales (et le téléobjectif) vissées vers la droite, car c'est de ce côté que vont apparaître biches et chamois. 18h16: premier chamois et premières photos. L'attente continue. Lorsque les cervicales grincent trop fort, je m'octroie quelques minutes de pause, allongé sur le dos, je réaligne toutes mes vertèbres ! Ouf, ça va mieux. Je me redresse, machinalement je jette un coup d'œil vers la gauche. C'est drôle, on dirait qu'il y a trois cailloux, alors que tout à l'heure il n'y en avait qu'un. ... Et il y en a un qui bouge ! Il faut être efficace. Pas besoin de vérifier avec les jumelles. L'appareil photo est tourné du mauvais côté et je ne peux pas lui faire faire un 180° tout en me contorsionnant autour, impossible. Je n'ai qu'une solution, je dois l'enlever du trépied et tenter les photos à main levée, le coude calé sur les genoux. La lumière est forte, je peux utiliser une vitesse élevée, même très élevée. L'excitation m'empêche d'analyser la situation, je déclenche sans réfléchir. Les oiseaux sont bien comme dans la chanson, "sous le soleil exactement", donc à contre-jour. Il aurait fallu sur-exposer, mais ... pas le temps ! Tant pis. Heureusement l'informatique permet de bien rattraper ce genre de boulette. Donc voici, au milieu des chamois et des biches, mes toutes premières images d'Alectoris Graeca, la perdrix bartavelle, oui parfaitement, celles de la Gloire du père de Marcel Pagnol !

Bon, bien sûr j'y suis retourné, j'ai tenté de les photographier sous un meilleur angle, sous une lumière plus belle ... après la pluie ça aurait été parfait ! Mais j'ai fait choux blanc ! Elles n'étaient pas loin, à 20 ou 30 mètres, dissimulés dans la végétation ou planquées derrière un rocher. Je les ai entendues chanter pendant plus d'une heure. Une fois j'ai cru voir bouger une fougère ! Était-ce le vent ?? Mais elle ne se sont pas montrées !

Par contre deux biches se sont approchées tout près de moi, à moins de 30 mètres je pense, me donnant l'occasion de réaliser des plans serrés, peut-être trop serrés, il faudra que je pense à dé-zoomer si ce genre de scène se reproduit. En tout cas c'est la première fois qu'une biche trottine droit sur moi !

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