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Le Tour des Grandes Cannes

(mais avec des exceptions)

Hé oui, cette année 2021, pour tourner autour du Mt Blanc et réussir un joli cercle, il fallait de grands compas. La dernière édition, en 2019, avait été remportée par Pau Capell, au physique plutôt "trapu" dont les cuisses ressemblent d'avantage à celles d'un haltérophile qu'à celles d'un sauteur en hauteur. Il avait été secondé par Xavier Thévenard, qui culmine à 1m70. Mais cette année ce sont les "grandes sauterelles" qui étaient à la fête, à quelques exceptions près !

Petite présentation rapide des protagonistes:

- À tout seigneur, tout honneur: on l'appelle "Le grand".  François D'Haene, 1m92. Comme Killian Jornet et Xavier Thévenard, il a déjà gagné trois fois l'UTMB. Cet hiver, il en a eu marre de faire la Pierra Menta en 4 jours, du coup, il a parcouru l'itinéraire en une seule étape de 16h42. Cet été, le 17 juillet (soit seulement 6 semaines avant l'UTMB), il a remporté la Hard Rock 100, en pulvérisant le record de Kilian de plus d'1h40 ! Sur la fin de la course c'est son pote Jim qui l'a accompagné. La grande question est: comment François va-t-il réussir à enchaîner ces deux grandes course à seulement six semaines d'intervalle. Six semaines, c'est très court pour récupérer d'une course comme la Hardrock 100, courue en 21h45. Équipe sponsor: Salomon.

- Jim Walmsley, 1m82, le "copain américain" de François est présenté depuis plusieurs années comme l'étoile américaine de l'ultra, le "prodige américain". Vainqueur de nombreuses courses, et détenteur de plusieurs records aux États Unis, il a toujours fait choux blanc autour du Mont Blanc ! C'est un coureur rapide qui aime les chemins roulants. Les douze kilomètres entre le bas du Grand Col Ferret et le pied de Champex devraient lui convenir à merveille. Seulement voilà, encore faut-il réussir à passer le Grand Col Ferret !

Cette année, après avoir remporté la Western States fin juin, en 14h46,  il a "donné le tempo" à François sur la fin du parcours de la Hardrock, mi-juillet. Il arrive donc sur cet UTMB peut-être un peu plus reposé que François qui a donc tenté de "fatiguer la concurrence" en demandant à Jim de venir avec lui livrer au refuge de la Croix du Bonhomme (2430 m) quelques caisses de son "vin qui monte", c'était le 21 août soit 6 jours avant le départ de la course.
À noter aussi: en janvier dernier Jim a tenté de battre le record du monde des 100 km (sur route), et ... il a échoué, ... pour douze malheureuses secondes ! Équipe sponsor: Hoka.

- À la différence de ses compatriotes masculins, Courtney Dauwalter a déjà remporté l'UTMB, en 2019, avec une banane jusqu'aux oreilles. Lorsqu'on regarde le palmarès de l'UTMB (sur wikipédia par exemple), dans la colonne des hommes, on ne trouve AUCUN drapeau américain. Alors qu'il est présent à 6 reprises (avant l'édition 2021, il y est 7 fois maintenant) dans la colonne des filles: Krissy Moehl en 2003 et 2009, Nikki Kimball en 2007, et Rory Bosio en 2013 (7ème au scratch en 22h37) et 2014. Je ne connais pas la taille de Courtney, mais sa silhouette est assez élancée.

Problème: le 17 juillet elle s'est alignée sur la même course que François: La Hardrock 100, et elle a été contrainte à l'abandon à cause de gros problèmes digestifs. Elle a revu complètement son alimentation. Même question que pour François: ces six semaines d'intervalle auront-elles été suffisantes ??  Équipe sponsor: Salomon.

- Elle est née dans la Loire (à Saint Denis sur Coise), c'est "une 42" ! elle a porté les rayures rouges et blanches du Coquelicot, le  club d'athlé de St Etienne !! Comme François, elle est kiné de formation. C'est Camille Bruyas. Juin 2021: elle gagne le LUT (Lavaredo Ultra Trail, 120 km), devant Katie Schide et Mimmi Kotka. Équipe sponsor: Salomon.

- Sera aussi présente sur la ligne de départ, la version féminine de Pau Capell: la suédoise Mimmi Kotka. De son vrai nom Lill Maria Kotka. Née en 1981, elle est devenue traileuse professionnelle sur le tard, à 36 ans. Son armoire à médailles est déjà bien remplie. Elle a notamment remporté la TDS 2017 (10ème au scratch), et la 6000D en 2019 (5ème au scratch en 7h01), et en 2021 (c'était le 24 juillet) en 7h16. Le magazine Trails n°130 de septembre octobre 2018 la présentait sur cinq pages, avec notamment une photo de son arrivée (victorieuse) lors du 80 km du Mt Blanc 2017, avec les genoux en sang. Équipe sponsor: La Sportiva.

- Le magazine Trails n°130 qui présentait Mimmi Kotka, évoquait aussi "Les étoiles du trail US": Jim Walmsley bien sûr, mais aussi Tim Tollefson, lui aussi un marathonien, mais peut-être plus "montagnard" que Jim ?? Dans l'article il était écrit: "Tim est un gars solide, mature,  et contrairement à Jim, Tim ne rêve pas. Il planifie comme personne. Tim ne part pas n'importe comment à toute berzingue en priant Zeus que tout se passe bien. Non. Tim en garde sous la semelle et remonte peu à peu les imprudents , il avale ceux qui craquent, les uns après les autres." Encore une fois, Tim sera au départ de l'UTMB 2021. Équipe sponsor: Hoka.

- Courront-ils ensemble ?? Comme ils l'avaient fait l'an dernier entre Cervinia et Chamonix ?? Le couple franco-américain passera-t-il la ligne d'arrivée main dans la main pour faire pleurer les foules ?? Sans doute pas, car il ne faut pas s'y tromper: aussi mignons soient-ils tous les deux, sur leurs nuages, Germain Grangier et Katie Schide sont aussi de redoutables compétiteurs et sur l'UTMB, il n'est pas question de compter fleurette. Équipe sponsor: ON (nom complet: On clouds running).

Évidemment sur l'UTMB, les savoyard(e)s sont aussi présent(e)s:

- Elle a remporté deux fois la TDS, en 2018 et 2019. Cette année, fin juin, Audrey Tanguy a terminé 6ème féminine de la Western States (aux États Unis). Sur la fin de parcours, c'est Ludovic Pommeret qui l'avait accompagnée pour lui donner le tempo.
À lire ici: un entretien croisé d'Audrey Tanguy et Camille Bruyas. Équipe sponsor: Hoka.

- Ludo Pommeret. On ne présente plus Ludo Pommeret.
Si ? On le présente ? Bon mais en vitesse alors. Né en 1975 (il est juste 5 ans plus jeune que moi !) à Valloire, une station de ski. Mesure 1m78. Dans sa jeunesse il faisait du ski et du snowboard. En trail, il est mondialement réputé pour deux choses: une attaque talon magistrale en descente, et une remontada tout aussi magistrale lors de l'UTMB 2016: problèmes digestifs aux Contamines, il grimpe comme il peut à la Croix du Bonhomme et sombre dans le classement, au delà de la 50ème place. Parfois certains coureurs abandonnent dès lors qu'ils sortent du top 15. Pas Ludo. Soutenu et remotivé par ses proches, il repart ... il "ramasse les morts", rattrape les premiers, et il gagne !  Équipe sponsor: Hoka et Compressport.

- Aurélien Dunand-Pallaz: 1m80, né à Albertville. En 2020, il a établit un nouveau record du monde de D+ en 24 heures: 17 217 m, en grimpant (et en redescendant) la côte de Marthod 81 fois ! Équipe sponsor: Compressport.

- Grégoire Curmer: il est (ou était ??) "second de cuisine" au Cap Horn à Chamonix. Et accessoirement, vainqueur de "la Diag" 2019. Équipe sponsor: Compressport.

- Ugo Ferrari, alias le Duc (de Savoie) court aussi. En 2019 il avait du composer avec une grosse déshydratation aux environs du col de la Seigne.

- Attention, ne surtout pas oublier: "Le Nœud papillon signe l'homme" : Diego Pazos, ultra traileur talentueux et Hispano-Suisse (né à Lausanne), 1m76. Équipe sponsor: Compressport.

- Xavier Thévenard est là aussi, malgré ses (très) gros soucis de santé (maladie de Lyme + Covid ?): triple vainqueur de l'UTMB, il annonce venir cette année "avec le cœur".

- Enfin, il a gagné la Hardrock 100 en 2013, il a été 3ème de l'UTMB 2011 il y a 10 ans, c'est Sébastien Chaigneau, et aujourd'hui il tient la caméra sur les sentiers, il fait des images de la tête de la course, et ça me fait plaisir de voir cet "ancien" champion courir les derniers kilomètres avec François.

17 heures: TOP DÉPART

Hé oui, cette année, le départ est donné en 3 vagues successives. Pour les élites le coup de feu retentit à 17h, puis 17h30 et 18h pour les "derniers à marcher".

 

Avec Véronique, nous avons décidé d'éviter autant que possible la foule des centre-ville. Nous allons donc nous installer un peu au-dessus de St Gervais. J'ai repéré sur la carte un petit plan d'eau autour duquel j'espère faire de jolies images, en pose longue, avec des reflets ... Hélas en arrivant sur place je découvre que l'itinéraire de la course n'emprunte pas le petit sentier qui passe au plus près de l'eau, mais la grosse piste carrossable, trop éloignée du petit lac. Tant pis, on improvise ! Nous attendrons les coureurs à la sortie de la côte de la centrale électrique, 2 bons kilomètres après St Gervais. Objectif utilisé: 35 mm f/2 (équivalent à 50 mm en plein format).

Je commence la série de clichés par des plans assez larges, que j'espère bucoliques et campagnards. Les coureurs passent sous un vieux chalet et une rangée de pommiers. Seul inconvénient: un fil de fer clôture la parcelle et longe la totalité du sentier: ça fait moche ! Lorsque je réalise que sur les images on reconnait à peine les concurrents, je viens me coller au sentier pour tenter des plans plus serrés, juste pour le passage des premières féminines.

Il est 19h15. Le premier coureur arrive: je m'attends à voir une silhouette connue, mais ... c'est qui avec ces chaussettes roses ??? Hé bien c'est Remigio Huaman Quispe, un coureur Péruvien. Je me dis qu'il doit être habitué à l'altitude et à la montagne rocailleuse. Sur l'UTMB il risque d'être un peu déçu ! Il passera en tête aux Contamines, 20ème au col de la Seigne, puis 40ème ... et abandon à Courmayeur.

40 secondes après, arrivent Jim (en T-shirt rouge, il avale une compote ou un gel) et Pablo Villa Gonzalez. Jim va rester dans le trio de tête jusqu'au refuge Bertone, ensuite il va "prendre un éclat" et s'effondrer: 17ème à Arnouva, et abandon, avant le Grand Col Ferret. Pablo Villa Gonzalez va naviguer entre la 3ème et la 7ème place, et va aussi jeter l'éponge à Arnouva.

Intercalés: Jordi Gamito (2ème à St Gervais, 12ème à La Fouly, abandon), Morgan Pilley (1er à St Gervais, 51ème à La Balme et abandon (avant même le col du Bonhomme !! il est Australien, coach sportif, son site internet indique qu'il est un "endurance athlete", et un des articles de son blog est titré "How to get over a disappointing result"). Suit encore Timothy Freriks, un américain du team Hoka: 7ème aux Contamines, 53ème à Courmayeur, abandon.

Dans sa foulée arrive "Le Boss", François D'Haene. Avec tous ces concurrents juste avant lui, j'ai failli le rater ! Il est à 30 secondes derrière Jim.

Dans le lot j'ai sans doute loupé le russe Dmitry Mityaev: 5ème aux Contamines, 1er à La Balme, 7ème à Courmayeur, abandon. 

15 secondes après François arrive Germain Grangier, suivi à 20 secondes par Xavier Thévenard et Aurélien Dunand-Pallaz, eux-mêmes suivis à 30 secondes par une belle brochette: Diego Pazos et son nœud papillon, Ludo Pommeret et Grégoire Curmer.

Tim Tollefson (celui qui planifie), passe 1'20 après eux. On ne le voit pas bien sur la photo, mais soit un moustique vient de le piquer près du nez, soit il vient de se moucher ! Tim est parti prudemment et son classement évolue en sens inverse des autres: 24ème à St Gervais, 20ème aux Contamines, 10ème à La Balme ... mais à partir de là il stagne, arrive 11ème à Courmayeur, et devinez quoi, il abandonne !
Entre le Péruvien qui mène la danse et Tim: 3'40 d'écart, après 2h15 de course et environ 23 - 24 km parcourus.

Moins de 10 minutes après Tim arrive la Patronne: Courtney avec son short "baggy" qui ressemble à un survêtement découpé aux ciseaux ! Au classement scratch, elle est 64ème à St Gervais, 53ème aux Contamines, 38ème à La Balme, 28ème au col de la Seigne, 23ème à Courmayeur ... pour finir à la 7ème place à Chamonix, comme Rory Bosio en 2013 !

25 secondes plus tard, passage de Mimmi Kotka. Son objectif semble clair: elle est là pour jouer la gagne.

1'30 après Mimmi, arrive Camille Bruyas avec un sourire jusqu'aux oreilles, suivie à 15 secondes par Katie Schide, qui est une véritable publicité vivante pour son sponsor: elle court réellement sur un nuage, et ça se voit ! 

30 secondes après arrive Maite Maiora Elizondo et ses tatouages. Elle jettera l'éponge au refuge Bertone.

2'10 après: passage d'Audrey Tanguy qui hélas n'ira pas plus loin que les Contamines ! Grosse déception.

Sur le plan photographique, 50 mm c'est un peu court pour réaliser des portraits permettant de lire les expressions du visage. MAIS heureusement ce capteur Fujifilm permet de couper "sauvagement" dans les photos et de les recadrer sans prendre de gants. Les images en 6240 x 4160 pixels peuvent être coupées facilement à 3300 x 2475 par exemple, et elles restent bien exploitables (sur un écran ou un tirage en format "moyen"). 

Nous sommes restés un vingtaine de minutes, et pendant tout ce temps, Véronique n'a pas cessé de donner un tempo peut-être un poil trop rapide (??) avec sa darbouka. Il est 19h20, la fraîcheur tombe, on remballe et on tente de filer à Notre Dame de la Gorge avant que la tête de course n'y arrive.

Ici, je vais ouvrir ma petite parenthèse statistico-analytique, en deux points:

1- Tout d'abord, concernant les "coachs sportifs" qui participent à l'UTMB: lors de l'édition 2019, j'avais photographié un coureur qui arrivait 7 minutes après Courtney Dauwalter (1ère féminine). C'était René Rovera. En 2019 il se classait donc 22ème en 24h40. Il participe aussi à l'édition 2021. Je vous laisse deviner son classement et son chrono: 24h49, 21ème au scratch et 1er vétéran II. À St Gervais il était 87ème, puis 49ème à Courmayeur. Son site internet est ici.

2- Concernant les abandons, petite statistique: sur les 50 premiers coureurs qui sont passés aux Contamines (au 32ème kilomètre), seuls 20 sont arrivés à Chamonix ! Ce qui signifie que le peloton des 50 premiers coureurs a connu une hécatombe (ou un "écrémage") de 60 % d'abandons !

Sur ces 30 coureurs qui n'ont pu (ou voulu) aller au bout, 1 s'est arrêté à Vallorcine (à seulement 18 km de l'arrivée), 2 se sont arrêtés à Trient, 1 à Champex, 2 à La Fouly, 8 entre Bertone et le Grand Col Ferret, 11 à Courmayeur, 1 au Lac Combal, 2 aux Chapieux et 2 à La Balme. Ce qui signifie que sur ces 30 abandons de coureurs "élites", plus de 50 % ont eu lieu à Courmayeur ou avant (pile 50 % si l'on enlève le cas de Xavier Thévenard qui est venu sans cacher qu'il venait "désarmé", et d'ailleurs il me semble qu'il en avait gros sur le cœur sur cette vidéo).  

Avec Véronique on décide d'aller prendre "du dessert" à Notre Dame de la Gorge.
Le parking est blindé. Jamais vu autant de voitures à cet endroit. Je trouve tout de même une place, je me gare, Véronique attrape sa "darbouka-boîte à rythmes" et on fonce en direction du "mur" de la Voie Romaine. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas: la Voie Romaine, c'est un peu comme l'Alpe d'Huez: le chemin est tout plat, on arrive les mains dans les poches, et en l'espace de 3 pas, "BIM" on se cogne dans le mur (surtout si on tourne la tête à droite pour admirer l'église). Et à cet endroit, l'ambiance est digne des plus grandes courses populaires: feu de joie au pied du mur, les clarines sonnent dans le crépuscule, des drapeaux bleu-blanc-rouge flottent au-dessus de la piste, les spectateurs se massent sur les bords du chemin. Je laisse Véronique et je fonce pour tenter de trouver un emplacement "confortable" pour faire des photos, en espérant ne pas être obligé de monter jusqu'au pont ! Petite séance de cardio sous les encouragements de la foule ! Je trouve un rocher qui fera un bon siège, c'est parfait, je me pose.

Les premiers coureurs arrivent. Cette fois la rigolade est terminée, le patron est devant. À sa droite Dmitry Mityaev fait parler la puissance de ses cuisses, on dirait qu'il a le sourire, il à l'air heureux d'être là, à côté de François, dans cette ambiance de folie. François est totalement concentré, appliqué, dans sa bulle. Derrière lui, Jim s'accroche, et tente de mettre sa lampe frontale, tout en marchant (les autres coureurs profitent en général de la pause au ravitaillement des Contamines pour faire la manipulation).

Passent ensuite Pablo et Jordi.

2'10 + tard, passage d'Aurélien D-P.

Passent Tim Freriks et Ugo.

3' + tard, passage de Xavier qui "slalome": il utilise la largeur de la piste pour adoucir un peu le pourcentage de la pente.

3' + tard, passage de Ludo,  regard tendu vers l'avant (je crois bien qu'il a Diego Pazos et Grégoire Curmer dans la ligne de mire ... je ne les ai pas photographié tous !)

12' après Ludo, arrive Courtney, mais j'ai changé de place et mon point de vue est minable.

1'50 après Courtney: Mimmi Kotka, qui pousse fort sur les jarrets !

Suivie à 40 secondes par Camille, toujours avec le sourire.

1'40 plus tard, passage de Beth Pascall très déterminée mais .. elle jettera l'éponge à Courmayeur; suivie à 2'00 par Katie Schide qui échange quelques mots avec ... son entraineur ?

4 minutes plus tard, c'est Emily Hawgood, du Zimbabwe, qui est applaudie.

À propos de Beth Pascall (Britannique) que j'avais loupée à la sortie de St Gervais, il faut raconter deux ou trois petites histoires:
- Tout d'abord, fin juin de cette année, elle a couru, et remporté la Western States Endurance Run (100 miles = 170 km), en se classant 7ème au scratch, en 17h10.

D'autres filles ont participé à cette course: Ragna Debats, Audrey Tanguy, Emily Hawgood, et deux garçons aussi: les "étoiles US" Jim Walmsley (vainqueur en 14h46) et Tim Tollefson. Ces six concurrent(e)s tentent donc de réaliser un "doublé" avec deux mois de pause entre les deux courses. Notons que Beth Pascall s'est mariée entre la Western States et l'UTMB, ce qui n'est pas toujours très "reposant". Sur les six, seule Emily Hawgood arrivera à Chamonix: 10ème féminine en 28h36.

François D'Haene tente un doublé encore plus insensé: Hardrock (course beaucoup plus montagneuse que la Western States avec une altitude moyenne > 3000 m), qu'il a gagnée en 21h45 (donc une course très similaire à l'UTMB) + UTMB avec seulement six semaines de repos. Et il remporte les deux courses !

- Revenons à Beth Pascall: lors de cet entretien, on la voit plutôt décontractée et assez confiante. À propos du départ de la course, elle explique (à 6'40) qu'elle prévoit de laisser partir la tête de course et de courir à son rythme au moins jusqu'à Courmayeur. Mais dans les faits, au jour J, elle passe la voie romaine avec seulement 4'20 de retard sur Courtney, et avec 2' d'avance sur Katie Schide. Et avec un regard qui en dit long.

- François aussi, dans son entretien d'avant course, et dans ses communications sur Facebook, parlait systématiquement de "balade" à propos de  cet UTMB 2021. Comme s'il tentait de dédramatiser ou de relativiser l'ampleur de son défi, un peu comme si ce n'était pas une course avec d'autres coureurs qui rêvent tous de remporter cette épreuve emblématique, ce "championnat du monde" qui ne dit pas son nom.

Cette course est en deux temps: jusqu'au Grand Col Ferret environ, il faut courir avec le pied sur le frein, ce qui est très compliqué pour ces champions pour qui freiner pendant une compétition est un non-sens absolu. Certains parviennent à "intégrer le discours", à comprendre le raisonnement, et réussissent même à l'exprimer à haute voix, comme Beth Pascall et François, mais une fois la meute lâchée, avec le public qui encourage ... c'est compliqué de  trouver la pédale de frein ! Après le Grand Col Ferret, hé bien, la course commence. Et ceux qui sont encore en course peuvent commencer à jouer avec l'accélérateur.

Il existe une vidéo sur Youtube, qui illustre parfaitement cela: lors de l'UTMB 2018. Zach Miller est l'incarnation vivante du panache et de la fougue. "Freiner", "ralentir", ne font pas partie de son vocabulaire. Pendant toute la nuit il court comme il a toujours couru toutes ses courses: sans penser aux cols et aux ascensions de la fin de parcours, sans réfléchir, sans calculer. Au petit matin, aux environs de La Fouly, il est en tête de la course, mais il a froid, il court avec sa veste et ses gants. Et Xavier Thévenard le rattrape, inexorablement. Xavier a économisé ses forces pendant la nuit, et à l'aube il est encore en bonne forme et il accélère, il ôte sa veste et retrousse ses manches. Il double Zach, qui ne s'avoue pas vaincu et s'accroche. Zach repasse même devant, mais c'est la lutte de la chèvre de Monsieur Seguin contre le loup, c'est la dernière bravade. Au ravitaillement, Zach s'éternise, finit par repartir, loin derrière Xavier (16 minutes) ... ce jour là je crois bien que Zach a fini dans l'hélicoptère, il avait tout donné.

C'est pour cela, c'est parce qu'énormément de choses se jouent dans la tête, et parce que cette course génère beaucoup d'émotions qu'il est bien plus intéressant de photographier les visages et les regards, plutôt que les silhouettes, les jambes ... Et donc l'an prochain je reviendrai avec un 56 mm, (équivalent 84 mm en plein format), et qui ouvre à f/1.2 pour éviter d'avoir ce grain sur les images au crépuscule et / ou nocturnes. Et peut-être que je tenterai un suivi un peu plus "continu". Enfin, on verra, ça dépendra aussi des courses sur lesquelles je m'inscrirai en 2022.

Le lendemain, fin de matinée, nous sommes à la sortie de Vallorcine, Véronique, Endy Truffe et moi. À Vallorcine, l'écurie est "proche". Il reste environ 18 km: un faux-plat montant jusqu'au col des Montets, puis une côte très raide et très pénible physiquement, avec de grosses marches, pour rejoindre la Tête au Vent, puis une zone "de relance" jusqu'à La Flégère et enfin la descente finale sur Chamonix. Mais les coureurs ont plus de 150 km dans les jambes, ils viennent de gravir la redoutable montée des Tseppes. L'arrivée est proche, mais c'est la partie la plus dure de tout le parcours. Seul ce court faux plat entre Vallorcine et le Buet, sur un bon chemin souvent herbeux donc confortable, leur apporte un petit répit.

J'ai fait deux séries de photos:

- Lorsque les coureurs approchaient dans la ligne droite, marchant presque droit sur moi. Avec le 200 mm (équivalent 350 mm). Le soleil est haut, induisant de forts contrastes entre des zones très lumineuses (surtout sur les maillots blancs de Salomon) et les zones d'ombre notamment les yeux sous les visières des casquettes (que j'ai heureusement pu éclaircir fortement en post-traitement).

- Lorsque les coureurs passaient à côté de moi, j'attrapais en vitesse mon deuxième boîtier avec le 35 mm (éq. 50 mm) et je prenais une petite rafale latérale au moment où ils attaquaient une toute petite bosse (quelques mètres un peu plus pentus), histoire de voir la longueur des enjambées.

Nous avions regardé le suivi en direct de la course, dès le petit déjeuner et bien sûr nous savions que François était en tête de la course. Mais son visage et son regard révèlent une grande fatigue. Il est temps que la balade se termine.

15 minutes après, passage d'Aurélien Dunand-Pallaz. Le visage ne semble pas vraiment marqué. Mais la foulée est bien courte.

9 minutes après, passage de Mathieu Blanchard. D'où sort-il ?? (Hé bien il sort de Cavaillon ! et dans cette vidéo autour de son UTMB 2018, on le voit dans les gorges du Régalon, il me semble !) Il était 32ème à St Gervais, 21ème aux Contamines, puis 7ème au Col du Bonhomme, 4ème au Grand Col Ferret, 3ème à Trient. Physiquement, il est "dans le dur", comme tous les autres, mais mentalement, il est dans une dynamique très positive, et il avance fort. 9 minutes de retard sur Aurélien ... ce n'est pas beaucoup !

25 minutes plus tard !! Passage de Germain Grangier. Il était 2ème à La Fouly ! Ensuite il a du laisser passer Aurélien, puis Mathieu. Le mental doit être au fond des chaussettes. Et Ludo Pommeret est sur ses talons: 7 minutes derrière. Ludo qui passe la bosse à très grandes enjambées.

32 minutes après Ludo: Courtney arrive. Les écouteurs dans les oreilles. C'est très rare chez elle, elle ne les utilise qu'en dernier recours, lorsque ça devient vraiment très dur. C'est ce qu'elle a expliqué lors de la mini-interview à l'arrivée, je ne trouve plus la vidéo !

On range et on file sur Chamonix, on va tenter de voir la fin de la descente et l'entrée dans la ville des premiers coureurs.
Bon, en fait, on va louper les deux premiers.

On voit passer Mathieu mais je suis mal placé et je rate mes photos.
Ludo arrive. Descente du dernier talus: 2m50 de haut à tout casser. Il pourrait ralentir, tenter de descendre en douceur. Mais ce n'est pas son genre au Ludo. Ludo c'est tout ou rien ! Temps de suspension, juste une fraction de seconde avant que son pied droit ne s'écrase sur une grosse racine. Un gros rictus barre son visage, il serre les dents. Au bas du talus, on voit une "protubérance" à l'arrière de sa cuisse gauche: crampe aux ischios ?? Il ne se marre pas Ludo, mais il fonce !

Germain passe ensuite, puis Courtney. Je sprinte pour aller faire une deuxième série d'images sur la passerelle qui franchit l'Arve. Elle ferme les yeux, elle savoure. Deuxième victoire, et elle explose son chrono 2019 de plus de DEUX heures ! Elle savoure Courtney, mais cette arrivée est bien douloureuse, même pour elle.

Arrivent ensuite les "Compressport boys" : Diego Pazos et son nœud pap ! et Grégoire Curmer. Puis Camille Bruyas. Son pouce levé, c'est pour Véronique, qui ne cesse d'encourager tous les coureurs en martelant sa darbouka !! René Rovera aussi adresse un sourire et un petit signe du doigt en direction de Véronique.

Et puis arrive Mimmi Kotka ! Lentement, sans courir, sans sourire, et avec les genoux en sang. Elle a l'air brisée Mimmi. Elle a puisé vraiment profond. Elle a souffert, mais elle n'a pas lâché le morceau. Elle termine en 25h08, un chrono qui l'aurait placée sur la première marche du podium en 2018, en 2017, 2016 et 2015. Mais elle est tout de même "première vétéran 1", tout comme Ludo qui décroche la médaille en chocolat du classement scratch, mais se classe "premier vétéran 1". Pendant le court entretient "sur la ligne d'arrivée", elle dira que pour elle, une course sans chute n'est pas une vraie course !

J'avais prévu d'aller faire des photos en centre ville dans la soirée de samedi, mais ... ça n'a pas été possible ! J'ai donc loupé les arrivées de, entre autres Katie Schide (8ème), de Uxue Fraile (12ème) ... arrivées nocturnes qui donnent souvent de jolies images. Ce sera pour l'édition 2022 !

Voilà, c'était l'UTMB 2021. Mais pour celles et ceux qui n'en auraient pas assez, voici "du dessert", café, pousse-café:

 

Tout d'abord, il y a le récit, en trois morceaux livré par Ludo sur sa page Facebook. Morceaux choisis:

 

"17h goooo ! C'est marrant ce départ ça pousse c'est nerveux, des gens déboîtent en sprint. Sortie de la rue principale la nervosité se tasse un peu et je reviens au niveau de la tête de course, le patron (François D'haene) est là , personne ne veut le passer. A ce moment là sur le bord, un bar propose des bières, pas joueur, François refuse, à moins qu'il ait eu peur d'une péna pour ravitaillement hors zone🙂

Je mets un taquet pour finir l'échauffement et aussi pour pouvoir soulager ma vessie. Il y a pas mal de monde sur le bord du chemin et pas moyen de trouver une place tranquille !!! Une fois trouvée, pas le temps de finir et la troupe est sur moi. Jusqu'aux Houches, c'est bon enfant avec un rythme plutôt cool, toujours une barrière matérialisée par François. "

"Montée au col de Voza, cool alternance de marche et course, la tête n'est pas loin, je vois Aurélien Dunand-pallaz qui passe parfois devant... Jim Walmsley s'ennuie c'est sur, il fait ses lacets, pause pipi, puis remonte à bloc sur la tête ! Toujours étrange cette gestion de l’effort. Je m'en tiens au plan du coach Philippe Propage : tu cours dans le confort.

Descente sur St Gervais, je recolle a la tête de course mais personne ne veut passer le grand,"
" l'ambiance à notre dame est dingue mais le pire ce sont ces fondues 🫕 fromages ! Deux sur le bord de la route !! J'hésite mais pour l'estomac ça ne serait pas raisonnable d'autant plus que c'est a partir de ce moment qu'en 2016 j'ai commencé la descente aux enfers 😱 Avant la Balme, j'alterne marche et course et je reviens sur Xavier Thevenard qui n'a pas l'air au mieux, on échange quelques mots et je continue. Je connais le lascar, je me demande juste quand il va me repasser !"
"A l'entame du col du bonhomme, je suis toujours avec Cédric Chavet Ultra Trailer et spécialiste du froid extrême et nous revenons a mi col sur le groupe de Diego Pazos "Zpeedy" et Grégoire Curmer, on voit les frontales mais surtout on les entend bien, ça discute pas mal."
"On doit être un groupe de 7-8 dont l'autoproclamé duc de Savoie Ugo Ferrari. Je prends le pace pour la montée de la croix du bonhomme ou il y a toujours quelques personnes pour nous encourager alors qu'il fait bien frais, en statique ça doit cailler."
"La suite est une longue descente avec des relances jusqu’au col Chécrouit. Je jette mes déchets et continue la descente, je suis seul Diego et Greg suivent de près, Ugo n'est plus là il n'a pas du apprécier la descente des pyramides 😜 Le duc aime les descentes ou l'on a posé un beau tapis rouge bien soft afin de pouvoir faire une attaque medio bien propre 😜😘"

"Ravito de bertone, je fais le plein d'eau Gazeuse, un petit verre de coca et le petit groupe arrive. Je voulais les attendre mais ils commencent les soupes alors je continue la fin de la montée seul. C'est a nouveau une partie roulante vallonnée qui est passée vite en reco, je cours 95% du temps et ça se passe plutôt bien, je suis surpris qu'ils ne soient pas encore rentrés. Juste avant Bonatti je vois une lumière, c'est plutôt cool de rattraper quelqu'un, sauf que c'est Jim Walmsley, il a du mettre tout ce qu'il avait sur lui, pull sous pull, veste pantalon gants bonnet et il marche ! C'est toujours pas son année a priori ! on échange quelques mots, il me dit "I'm fucking tired" et je continue la petite montée vers Bonatti."

"Je trottine la fin de la montée moins raide et il est temps de basculer. Il y a un brouillard de dingue et la descente est vraiment lente, normalement ca déroule mais là avec la frontale on voit pas le bout de ses pieds, j'essaye différentes intensités mais c'est pareil, il faut donc prendre son mal en patience et avancer doucement, garder le chemin et être réactif car on ne voit pas tous les trous et cailloux."

"La descente jusqu'à la Giète est assez technique et je reste focus, pas de douleur particulière et je me projette bien sur une arrivée a Chamonix. on m'annonce 20' sur Mathieu et Germain Grangier. Mathieu a encore creusé, mais Germain c'est la première fois qu'on m'en parle..."

"A la Forclaz Ma fille Léa et Théo sont là pour les encouragements, ils m'annoncent 20' sur Germain... une petite portion plate et on attaque la descente. Une pause pipi, c'est bon signe si on a encore envie, ce qui est pas bon signe c'est qu'il est impossible de se remettre à courir après cet arrêt, les jambes veulent pas et surtout j'ai un genou qui est un peu bloqué, je marche un peu puis je peux relancer et finir normalement la descente."

"Tout Compressport est la dont le boss avec une pancarte « vas y , souviens toi de 2016 ». On m'annonce toujours 20' sur Germain. Je trottine mais l'allure est pas très rapide, je sais que le chemin est pas loin et que l'on va pouvoir reprendre une marche active. On pousse sur les bâtons aller hop hop... a 1/3 de la montée environ j'entends l'hélico. Il est en stationnaire sur le col de la Forclaz ! Ok c'est la première féminine ! Ça me fait sourire, il y a une grosse perf qui se profile, j'estime à 30' derrière ! Je suis pas inquiet pour ça si je dois me faire passer par une féminine c'est pas grave ça m'est déjà arriver et ça m'arrivera encore. "

"Vallorcine dernière assistance environ 2h30 de course, Céline fait mes changements de flasques, de Gels, je ne me suis pas assis pour ne pas connaitre la même douleur qu'a Trient. Sortie de ravito, les filles m'indiquent Germain a 6'. Aller hop, on bascule en mode chasseur. Il reste ce long plat jusqu’au col et une bosse. Ouais sauf qu’il n’est pas possible de courir le genou ne veut plus ! Merde en marchant ça va être long ! Je marche, masse un peu le coté du genou et au bout d'un moment je peux reprendre la course, enfin course pas sûr que les deux pieds soient en l'air a un moment

🙂 Je trottine et parfois marche jusqu’au col, les jambes répondent pas si mal. 3' de retard au col des Montets Je cherche la cible... vu ! Cible verrouillée. Je repousse un peu plus tard la marche trottine le début moins raide puis commence une marche tonique. Ne pas se mettre dans le rouge, il reste 15 kils, on s'alimente et je rapproche un peu mes prises de gels, l'intensité ayant augmenté. La remontée est progressive, je trottine les rares portions de plat et rentre sur Germain a environ la moitié de la montée de la tête au vent. On échange quelques mots, je lui demande si ça va, il me répond " je serais mieux dans mon canap'". Moi aussi et il arrive le canap... je me pose un moment la question de finir ensemble car devant c'est trop loin et derrière c'est très loin aussi. Mais bon le Serge, je ne le connais pas trop et on n’ a pas fait de route ensemble sur cette course alors je continue sur mon rythme."

"Tête au vent, la bascule : le début est technique, il y a du monde sur le chemin, tout le monde s'écarte poliment lorsque je demande le passage sauf un randonneur, il me laisse pas passer en disant "le chemin est pour tout le monde". Ok c'est vrai ! Dépassement sanglier un peu venere et on oublie. Randonner sur ce chemin le jour de l'UTMB c'est sûr que c'est pas des plus calme

🤣 "

Je "copie-cite" aussi les félicitations d'Audrey Tanguy, sa collègue de l'équipe Hoka: "Une pensée toute particulière à Thibaut Garrivier pour sa victoire sur la CCC après deux années difficiles et à notre increvable Ludovic Pommeret qui s’offre un meilleur chrono qu’en 2016 avec 2 kilos de cheveux en plus ! "

😅

Voici l'acte 1:

L'acte 2:

L'acte 3:

J'ajoute aussi une petite sélection de vidéos choisies parmi les dizaines qui foisonnent sur le net (mais il est impossible de retrouver les interviews "à chaud à l'arrivée").
En voici donc une première, concoctée par Petzl (les lampes frontales) et Salomon, autour du "boss". On y voit Seb Chaigneau accompagner François avec la caméra. Et puis ... on touche un peu, du bout du doigt, un certain rêve.

Je vous propose aussi, le premier UTMB d'Aurélien. Avec quelques images du début de la côte de la Voie Romaine (aussi sur la vidéo précédente).

Les lunettes Julbo ont suivi "leurs" coureurs et produit une série de petits films, notamment autour de Mimmi Kotka et Ludo Pommeret

Enfin, je recommande ce petit film de presque 15 minutes, qui n'a rien à voir avec l'UTMB, puisqu'il s'agit du 90 km du Mt Blanc et Hillary Girardi. Hillary est installée à Servoz, elle y habite, et ses copines viennent lui donner un coup de main pour ce 90 km: pour gérer son assistance sur les ravitaillements, pour lui donner des conseils, l'encourager ... et ses copines, vous allez les reconnaitre car maintenant vous les connaissez: Mimmi et Katie.

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