Hé bien oui, pour l'instant, je tourne autour comme on dit: je les entends, je les aperçois furtivement, je les vois au loin, mais impossible de sortir un cliché valable d'un beau cerf. Qu'à cela ne tienne, la montagne est splendide et les animaux qui l'habitent composent une fresque magnifique.
Quant aux nuages, ils sont l'outil majeur du photographe, il sont la baguette magique et le chapeau de Gérard Majax et de Garcimore, ils sont les effets spéciaux de Steven Spielberg, ils sont le "régisseur-lumière" du monde: les nuages filtrent la lumière du soleil, accentuent les contrastes, voilent et dévoilent les paysages, épurent les scènes, lorsque les nuages entrent dans la danse, la sieste n'est plus de mise, on écarquille les yeux car tout change sans cesse, d'une minute à l'autre.
Les toute premières photos datent du 17 septembre:
une vue un peu lointaine du col du Bonhomme (à un peu plus de 13 km à vol d'oiseau), et un rouge-queue: lorsqu'il est posé ce n'est qu'un banal petit oiseau gris. C'est à l'envol que son nom devient une évidence.
Puis, grosse journée le 2 octobre:
L'ascension débute dans un couloir bien ombragé, avec la rencontre d'une jolie chenille, dont les capillaires ont retenu quelques perles de pluie. D'après mes recherches il s'agirait de la chenille d'un papillon de nuit: le Bombyx de la ronce (Macrothylacia rubi).
Sur la ligne de crête, côté Nord une légère brume flotte en contrebas, tandis que côté sud, le soleil brille haut dans le ciel: la configuration parfaite pour un beau spectre de Brocken. Invisibles dans la brume, les cerfs brament. Ambiance.
Face Nord des Dômes de Miage: de nombreuses cosmogonies logent dieux et déesses sur les crêtes et sommets des plus hautes montagnes. On dirait bien que cette année, une figure divine a élu domicile sur les Dômes et exhibe son portrait sur la pente de neige et de glace de la face Nord. La montagne de Chaborgne se drape de bancs de brume. Le faucon crécerelle fait le "saint esprit".
Un chamois passe, les vautours fauves naviguent de brume en brume (mes images préférées, surtout la première), une biche vient prendre un dernier coup de projecteur (son faon est juste derrière elle, on distingue une oreille qui dépasse de la végétation). Le soir tombe, la demi-lune s'est levée, il est temps de rentrer.
En bonus: une vidéo d'une petite dizaine de minutes: j'avais placé deux caméras automatiques, entre fin mai et mi-juin. Ce fut une demi déception car le vent a rempli mes cartes mémoires de vidéos ne montrant rien d'autre que des branches et des fougères qui s'agitent ! Mais quelques jolies scènes tout de même, notamment un couple de renards, et ... le loup est toujours bien présent, même s'il ne passe qu'une fois !
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Nathalie (dimanche, 16 octobre 2022 12:03)
Quel bonheur! Merci de nous donner accès à cela!
OJJ (vendredi, 21 octobre 2022 18:31)
Top les passages d'animaux différents qui se succèdent ! Par contre ils ne se croisent jamais, il y a toujours plusieurs jours d'écoulés entre leurs passages ... Sauf le matin du 12 juin où se succèdent en moins de 3h un chamois, calme, 3 loups dont 2 très excités, et une biche, calme aussi, dingue !!
Le Monde d'en haut (vendredi, 21 octobre 2022 21:07)
à OJJ: Pas trois loups. Le "deuxième" est le même que le premier, au ralenti ! Donc deux loups seulement.
OJJ (mardi, 25 octobre 2022 18:24)
OK !