Petit pépin physique qui va nécessiter une intervention chirurgicale en ambulatoire. Pour l'instant l'activité trail est mise entre parenthèses mais j'arrive encore à trainer mon sac photo en montagne.
Samedi 22 mai: fin de matinée, tout début d'après midi, je suis dans le vallon de Miage, dans les "pâturages", au niveau des premiers arbres, à 500 m des chalets. Je tente des photos de paysages:
poses longues (plusieurs secondes) avec le ruisseau de la Béderette au premier plan, et la face Nord des Dômes à l'arrière plan. Il a beaucoup neigé en altitude les jours précédents et cette face
Nord est bien bien plâtrée. Bien chargée même. En bas c'est le printemps, l'herbe est verte et parsemée de crocus. Mais en haut c'est encore "plein hiver". J'adore ce contraste.
Je prends quelques photos puis le ciel se couvre "de trop", bientôt ce sera complètement bâché: je range et je rentre.
Quelques jours après, pour me tenir au courant de ce qui se passe en montagne, je parcours les infos de "Data-avalanches.org". Sans surprise, certaines avalanches récentes sont assez grosses. Mais regardez celle qui s'est produite ce samedi 22 mai après midi dans les Dômes de Miage. La vidéo est tournée depuis le refuge. Elle est disponible aussi sur Facebook.
Fin mai, début juin, d'habitude, c'est le début de la période pendant laquelle je vais photographier les chamois et les biches, aux environs de 1800 m d'altitude. Mais cette année, la combe est encore remplie de neige (elle l'était samedi dernier 5 juin !). Je crois bien que je ne les verrai pas avant de passer sur le billard !
J'ai donc vadrouillé un peu plus bas, tantôt tête basse, tantôt les yeux en l'air.
Voici donc: 1- mon tout premier lézard vert, 2- le feuillage tout neuf d'une splendide forêt de hêtres, 3- une partie seulement d'une cascade qui, dans sa totalité, dévale 700 m de pente. 4, 5 et 6- une prouesse: le haut et le bas réunis dans une goutte d'eau: après la pluie, une grosse goutte s'est formée sur une petite feuille de "bébé fougère", offrant un miroir déformé à la frondaison des hautes branches. 7- J'ai failli lui marcher dessus: bébé crapaud, caché parmi les feuilles naissantes des myrtilliers. 8- Les bancs de brume enveloppent la forêt de montagne.
Le printemps, c'est l'eau, le soleil, la chlorophylle, la vie. Mais la nature, c'est un cycle, rien ne s'y perd, tout s'y recycle. Pas de vie sans la mort.
ATTENTION: âmes sensibles, ce n'est pas du cinoche, ce sont des photos de la "réalité vraie".
1- Jeune hêtre ne grandira pas. Coup de vent trop fort ou neige trop lourde ou les deux ensemble. 2- La marmotte a servi de repas à quelqu'un: l'aigle ? le renard ? quelqu'un d'autre ? Restent ses incisives et son crâne. C'est moi qui l'ai posé sur le caillou, pour la photo. 3 et 4- Le vers n'a pas les moyens de lutter contre la fourmi. 5- Ce très vieil épicéa est mort depuis bien longtemps. Il a servi de maison et il a sûrement vu naître plus d'un oisillon, il nourrit toujours une floppée d'insectes, et il est entouré de belle verdure toute neuve. Que demander de plus ?
Précision photo: les images de la goutte d'eau, , du bébé crapaud, du hêtre et de l'épicéa morts, du crâne de marmotte et de la fourmi ont été prises avec l'objectif Laowa macro 65 mm, à mise au point manuelle, et ce sans trépied. La netteté n'est donc pas toujours parfaite, notamment sur la deuxième photo de la goutte d'eau et sur la fourmi (qui bougeait tout le temps !).
Enfin, le petit bonus: les images de la caméra automatique:
Contrairement à ce que j'observe d'habitude: de nombreux passages diurnes, y compris pour des animaux souvent chassés et très craintifs. Dans l'ordre: renard, sanglier avec deux marcassins, chamois, sangliers, le loup qui vient montrer sa tête (sur le bord droit de la photo) et seulement sa tête, sanglier, le loup qui revient marquer son territoire (urine sur l'arbre et gratte le sol), chamois, sangliers, jeune cerf, au soleil puis à l'aube sous la pluie, cerf et sanglier.
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